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13/03/2012

Communiqué de presse du SNPP


Après l'interdit politique, l'interdit administratif

Au nom de l'autisme nous voici confrontés à une mise en scène médiatique. A une proposition de loi visant à interdire la psychanalyse succède une décision de la HAS d'interdire le "packing" délogeant ainsi les médecins de leur responsabilité de soignants, responsabilité basée sur l'éthique et l'indépendance professionnelle qui permettent la confiance des soignés. 

Au nom de l'autisme nous voici confrontés à une mise en scène médiatique. A une proposition de loi visant à interdire la psychanalyse succède une décision de la HAS d'interdire le "packing" délogeant ainsi les médecins de leur responsabilité de soignants, responsabilité basée sur l'éthique et l'indépendance professionnelle qui permettent la confiance des soignés.

Le SNPP a considéré avec attention les recommandations de bonne pratique de la HAS concernant l'autisme (et autres troubles envahissants du développement). Il ne peut qu'approuver que soit soulignée « la nécessité d'une évaluation régulière, multidimensionnelle et pluri-professionnelle » pour assurer le soin à ces enfants malades et les faire progresser. Dans ces recommandations, la HAS souligne à juste titre que toute prétention à guérir l'autisme ne peut être qu'une tromperie en l'état actuel de nos connaissances.

Il est alors tout à fait incompréhensible que dans un texte joint à ces recommandations (Autisme : Questions-Réponses) la HAS stigmatise l'approche psychanalytique alors que de nombreux soignants reconnus professionnellement ont une formation psychanalytique et qu'ils s'intègrent aux équipes qui prennent en charge les enfants autistes. Une telle condamnation peut avoir de graves conséquences sur le travail de ces soignants. De plus, prétendre que l'approche neuro-comportementale est la seule valide, contrevient évidemment à la volonté apparente de la HAS d'avoir une approche pluridisciplinaire.

Au nom de quoi la HAS s'autorise-t-elle à affirmer que l'autisme n'est pas aussi un trouble psychique, spécifique de l'humain ?

Quant à l'oukase concernant le packing, la HAS reprend in extenso l'argumentation outrancière d'une association de parents d'enfants autistes. Le SNPP soutient le Professeur Delion dans ses recherches et sa pratique pour le plus grand bien des enfants qu'il soigne. Il est indécent de la part de la HAS de lui donner ainsi des leçons d'éthique en accordant du crédit à des informations fausses. Cette condamnation n'a d'ailleurs aucun sens puisque la demande du Professeur Delion est de poursuivre dans la sérénité ses recherches sur le packing dont les résultats à ce jour sont encourageants. Comme il s'agit de recherche médicale, celle-ci est forcément menée conformément à la loi, comme le veut la HAS. Alors, où est le problème ?

De fait ne serait-ce pas tout autant la souffrance des parents qu'il faudrait reconnaître et secourir ? Mais trop d'enfants autistes et leur famille sont abandonnés et livrés à leurs propres ressources. La priorité est donc bien d'augmenter les capacités de prise en charge par les équipes spécialisées et dont la compétence est d'ores et déjà reconnue.

Mettre en question l'éthique et l'engagement auprès des patients de professionnels au motif qu'ils s'appuient sur des méthodes ne convenant pas à certains groupes de pression interroge l'indépendance de la Haute Autorité de Santé.