Des Assises de la psychiatrie médico sociale à l'ACLiMSS

Marc Maximin
Retour au sommaire - BIPP n° 49 - Septembre 2007

Les 30, 31 mai et 1er juin 2007 se sont tenues au Parc Chanot à Marseille les premières Assises de la Psychiatrie Médico Sociale. Elles ont réuni plus de 700 participants, représentants de diverses professions tant ce secteur est vaste, complexe et qu’il allie une démarche de soins psychiques à une dimension d’accompagnement.

Ces rencontres tenaient de la gageure quand on sait l’étendue du secteur médico social, de son champ d’intervention large, multiforme et disparate mais aussi de l’isolement de ses institutions et des professionnels concernés, le tout associé à une méconnaissance, voire une non-reconnaissance, de ces pratiques de soin.

Le pari a été réussi. Ce fût un moment riche et fécond d’échanges, de participation à partir d’exposés et de débats tant en plénières qu’en ateliers. Ils ont permis d’établir un tour d’horizon critique de ce secteur, certes méconnu, mais interpellé et usité par tous les acteurs de la santé mentale.

Un premier constat s’est rapidement imposé, à savoir la faible présence des travailleurs sociaux et notamment des éducateurs. Faible représentativité sûrement due à des raisons diverses, mais qui repose, sans doute, sur les conditions actuelles de leurs pratiques et aussi à une certaine méfiance à l’égard de la psychiatrie.

Pourtant ces journées ont permis de rappeler que le médico-social est associé au champ de la psychiatrie d’une manière de plus en plus prononcée sans pour autant se confondre avec lui. L’intitulé des Assises prend en compte cette particularité pour que la recherche permanente d’une synergie soit et reste bénéfique au patient.

D’autant que ce secteur se modifie de manière radicale. De nouvelles lois et un nouveau type de fonctionnement sont un enjeu fondamental pour le soin psychique principalement à partir d’un glissement sémantique qui s’instaure entre les notions de maladie mentale et de handicap.

Cette première rencontre transdisciplinaire a mis en évidence un partage des interrogations voire des inquiétudes sur un décalage entre les pratiques et l’application de ces nouveaux décrets. En effet qu’en est-il d’un nouveau fonctionnement qui voudrait une réponse immédiatement visible, évaluable et impose de surcroît une obligation de résultat ?

Le médico social comme tous les autres secteurs est confronté à la pression d’une mutation qui bouleverse le lien social et qui entraînerait une perte des repères tant pour les soignants que pour les soignés.

Comment maintenir vivace et transmettre une pratique originale face à une protocolarisation présentée parfois comme innovante mais souvent excessive et qui oublie la créativité et la singularité ?

Les professionnels du médico-social et du sanitaire rappellent que l’exercice de leurs pratiques nécessite une dimension d’invention, de liberté qui est aussi une reconnaissance de la subjectivité mise en jeu dans le soin.

Ce temps de débat et de réflexion avec ces critiques, ces constats mais aussi ces propositions a mis en évidence la nécessité de pallier l’isolement de ce secteur par sa particularité même, force et faiblesse à la fois, c’est-à-dire la transdisciplinarité et la diversité de ses pratiques.

Les participants, au vu de l’importance des échanges et des enjeux, ont souhaité qu’il y ait une suite à ces rencontres pour les inscrire dans une dynamique.

Ainsi des journées auront lieu prochainement qui continueront, dans la pluralité des disciplines, à élaborer sur nos pratiques, sur l’éthique de notre travail et à tenir compte de nos responsabilités face au défi de la modernité.

Mais aussi pour faire connaître et défendre les pratiques d’un secteur de soin méconnu, qui occupe une place prépondérante et avoir ainsi une force de représentation et de légitimité auprès des tutelles.

Pour toutes ces raisons, s’est créée une nouvelle association. Elle sera présente dans les faits et les actes des réflexions, des pratiques et des propositions des différents intervenants de ce secteur à tous les niveaux d’exercice.

Cette nouvelle association n'est pas… une de plus…, c’est une démarche qui veut prendre en compte la particularité de ce secteur dans la volonté d’une réelle approche transdisciplinaire pour permettre aux différents professionnels concernés de prendre la parole ;

L’ACLiMSS

Association des cliniciens du MédicoSocial
et du Sanitaire
des établissements et services à but non lucratif

Les buts de l’Association sont :

- Constituer une instance pluridisciplinaire des professionnels du secteur médico-social et sanitaire à but non lucratif. Cette instance se voudra représentative auprès des différents organismes de tutelles et de contrôles pour faire connaître, reconnaître et défendre l’exercice de ces cliniciens et les besoins que rendent nécessaires ces pratiques.

- Mettre en place des groupes de réflexion issus des pratiques afin de soutenir des études et des recherches sur les modalités de cet exercice qui privilégie la dimension intersubjective, la prise en compte de la singularité psychique des usagers indissociable de l’accompagnement social et des soins.

- Organiser et dispenser un enseignement spécifique (formation continue) sous forme de colloques, séminaires et rencontres traitants des pratiques cliniques et des aspects théoriques qui les sous-tendent.

- Promouvoir une réflexion sur les questions éthiques que soulèvent l’accompagnement et les soins dans ce secteur d’exercice.

 

Dans ces objectifs, on note :
 

- Novembre 2009 à Marseille : « les rencontres des professionnels du Médico Social ».

- Des groupes de travail et de réflexion, avec des animateurs dans plusieurs régions, départements ou villes tels que : Bretagne, Bouches-du-Rhône, Toulouse et île de France etc.

- Un Séminaire de printemps à Marseille (voire Paris ou Toulouse) pour travailler et élaborer sur la pratique, la clinique.

- Un site se met en place et si vous voulez plus d’information et de renseignements, maximin.marc@club-internet.fr

Marc Maximin
Marseille

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