Editorial
C’est sur un triple front que doit se mener aujourd’hui notre lutte syndicale. Curieusement, ces trois fronts rejoignent des préoccupations essentielles, quand les discours liberticides s’affichent sans complexe :
- le libre accès au psychiatre, dont la suspension produit déjà des effets délétères,
- le secret médical, dernier rempart de la liberté individuelle, bousculé pour des raisons qui ne résistent pas à l’analyse,
- l’évaluation, mot emblématique d’un prêt-à-penser à l’œuvre dans l’éducation, la recherche, la médecine.
Evaluation dont s’exonèrent volontiers ceux qui la prêchent pour les autres, comme en témoigne le désolant rapport de l’INSERM sur la prévention de la délinquance. Désolant par ses conclusions, mais aussi et peut-être surtout, affligeant par la médiocrité de sa méthode. Comment un label aussi prestigieux que celui de l’INSERM peut-il servir de caution à un nouveau recul de la démarche scientifique, au profit de dogmes normatifs ?
Si l’évaluation est la fixation du prix, notre travail vient une nouvelle fois d’être évalué à la baisse. L’augmentation d’un euro de toutes les consultations, y compris des nôtres, est une nouvelle injure : augmentation en valeur absolue, et pour nous diminution en valeur relative ; la Confédération des Syndicats Médicaux Français, qui prône l’égalité de traitement de tous les médecins, n’hésite pas une fois encore à sacrifier les moins avantagés.
Mais peut-être veut-elle simplement nous donner là une indication de vote pour les élections (prévues en mai), à ces usines à gaz et à fromages que sont les Unions Régionales des Médecins Libéraux…
Hyères