Dérapages éthiques

François Oury
Retour au sommaire - BIPP n° 44 - Avril 2006

Historiquement, il est largement avéré que les dérapages éthiques en psychiatrie préfigurent ceux de la médecine.

Médecine à deux vitesses ? Et, pour les pauvres, traitement symptomatique, soins palliatifs ? Et normes cons, sensuelles ?

Ce n’est pas pour demain ? En psychiatrie, c’est pour aujourd’hui.

Comme officier de santé, il peut être pertinent d’abattre une partie du cheptel, de fusiller les pestiférés pour éviter la contagion.

Ce n’est pas mon métier.

(N.B. : ce point n’est pas discutable)

Consentir à gérer scientifiquement2 le comportement de mon prochain en est même l’exacte négation.

Alors, J’ACCUSE.

J’accuse les masses économiques représentant la bio-logique3 et la technologique4 de gestion d’affaires5 en psychiatrie.

1 Point critique : cf. “point de catastrophe” dans la morphogenèse (R.Thom).

(A comparer avec “information” par code boire = action de rendre informe.

2 Scientifique : réduction par une suite finie d’algorithmes de tous les degrés de liberté du comportement d’un phénomène.

3 Bio-logique : selon Schrodinger, exportation de l’entropie hors d’une “cellule” (c’est également “la logique de l’Entreprise” post moderne.)

4 Techno-logique : efficace = bien, juste moins efficace = mauvais, faux.

5 En droit : ”Acte d’une personne qui a voulu agir pour le compte d’un tiers, dans son intérêt, sans avoir reçu mandat de celui-ci”.

(En médecine, l’innocence, la bonne foi - bref, l’incompétence - ne sont aucunement des circonstances atténuantes).

François Oury
Toulon


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