Émile Rogé nous a quittés, brutalement !

Hervé Bokobza
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Au téléphone, trois jours avant, il me parlait avec enthousiasme de son manuel de psychiatrie jungienne qu'il venait enfin de terminer, et me demandait des conseils pour trouver un éditeur.

Il fut et restera toujours un des piliers et des pères fondateurs de l'AFPEP - SNPP.

Sa culture, ses fulgurances, son imagination, sa qualité de présence en faisaient sans doute le plus original et le plus précieux d'entre nous.

Je le surnommais « Notre Raymond Devos de la psychiatrie ».

L'humour lui était chevillé au corps ; les oscillations permanentes de son humeur étaient complètement intégrées à son désir de rencontre à l'autre ; son rire fracassait l'espace. Quand la tristesse l'envahissait, l'atmosphère devenait irrespirable...

Sa manière extrêmement inventive et sans doute atypique de s'occuper en cabinet des patients gravement malades en faisait un psychiatre des plus atypiques ; et quand je lui en parlais librement, il me répondait : « C'est la moindre des choses que nous devons à nos patients, ne crois-tu pas ? »

Le texte ci-joint de notre ami et compagnon Robert Palem exprime magnifiquement l'influence d'Émile Rogé sur la construction et le devenir de la psychiatrie française.



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