Les psychiatres français à la WPA (suite)
(L'essai marqué au Caire a été transformé à Istanbul)
Comme vous en avez été informés lors des précédents BIPP (numéros 43 et 44), l’AFPEP participe ardemment au retour des psychiatres français à l’Association Mondiale de Psychiatrie (WPA) qui regroupe aujourd’hui 114 sociétés savantes issues de 103 pays répartis en 4 continents et 18 zones régionales ayant chacune un représentant.
Les cinq associations françaises (AFPEP – Société de l’Information Psychiatrique – Association Française de Psychiatrie – Évolution psychiatrique – La société médico-psychologique) se sont coordonnées depuis deux ans afin de concentrer et d’unifier notre action internationale soutenue par la Fédération Française de Psychiatrie. La région WPA-Europe est de loin le continent qui regroupe le plus grand nombre de psychiatres (46 000 environ).
Ainsi, l’AFPEP, après avoir contribué à l’élection du président de la WPA, Juan Mezzich, (professeur au « Mount Sinaï School » de l’université de médecine de New York) s’est jointe aux autres associations françaises afin d’agir sur plusieurs fronts : du côté européen au niveau continental et communautaire, du côté mondial, à l’interface WPA-OMS.
Sur le plan européen, nous avons fait élire au congrès du Caire en 2005 un représentant français pour l’Europe de l’ouest, qui a été nommé à la section internationale du Royal Collège Britannique et qui à Istanbul a mené, avec les 4 autres représentants WPA de l’Europe continentale, une réunion conjointe avec les représentants de l’Union Européenne des Médecins Spécialistes et l’Organisation Mondiale de la Santé. Il y a été décidé de nous réunir chaque année lors d’un congrès des psychiatres de toute l’Europe (à l’instar de ce que font les psychiatres américains de l’Amérique du sud au sein l’APAL où ceux de l’Amérique du nord au sein de l’APA (USA) et de l’association canadienne).
En effet, l’Europe n’avait jusqu’à présent aucune instance semblable. Ainsi, nous pourrons donc à l’avenir réduire notre perte d’influence résultant du désengagement français et des Européens du sud tant au niveau mondial qu’européen. Jusqu’à présent, les Européens du nord, proches des positions dominantes anglo-saxonnes et nord américaines s’étaient souciés très sérieusement de leur engagement international. Par exemple lors de la préparation par la commission européenne du « Green Paper » précédent l’audition publique sur des questions de santé mentale, la France n’avait été représentée que par des experts nommés par le gouvernement et non par la Fédération Française de Psychiatrie non sollicitée. C’est notre nouveau représentant français WPA siégeant au Royal Collège Britannique qui a pu nous alerter et nous permettre de répondre à la commission européenne en tant que Fédération Française de Psychiatrie. Comme la tradition des auditions publiques encourage les sociétés savantes et même le public a s’y exprimer et non seulement les gouvernements des états membres.
Sur le plan mondial, la WPA est depuis plusieurs années l’interlocutrice privilégiée de l’OMS pour l’élaboration de la future classification des maladies mentales (CIM 11 – ICD 11) de l’OMS. Cette fois-ci, nous avons été invités par Juan Mezzich à participer très activement aux divers travaux préparatoires de la refonte de cette classification dans un sens plus proche de notre clinique française centrée sur la personne, au service de la personne et avec la personne (cf. BIPP n° 44). Chaque fois qu’il présente les travaux en cours, Juan Mezzich cite les États Généraux de la Psychiatrie de Montpellier (juin 2003).
Parallèlement à ces deux lignes d’action, nous devons saluer le ralliement à la WPA de L’ALternative Fédérative des Associations de PSYchiatrie francophones (Alfapsy) présidée par un français (Vice-président de l’AFPEP) qui va devenir membre affilié de la WPA. Elle soutiendra les efforts de développement de la WPA vers l’Afrique et la francophonie insuffisamment représentée ainsi que ceux de la section WPA des pays émergents.
Une section des jeunes psychiatres est particulièrement ouverte à nos jeunes collègues, qui peuvent demander leur parrainage (invitation de deux d’entre eux au prochain congrès annuel WPA de Melbourne en novembre 2007) à chacune des associations françaises membres de la WPA.
Nous avons rencontré Juan Mezzich le 12 octobre 2006, à Marseille, en marge du congrès de la SIP qui l’avait invité à présenter son plan d’action 2005/2008. En accord avec nous, il veut rappeler les origines françaises de la WPA fondée par Jean Delay et Henri Ey. Il souhaite que nous organisions en France en février ou mars 2008 le premier congrès continental européen WPA.
Ainsi nous aurons besoin pour la réussite de cet évènement réunissant les psychiatres de 50 pays des contributions du plus grand nombre d’entre vous.
Antoine Besse
Mantes-la-Jolie